
La lumière de septembre perce les feuilles de l’érable
Derrière lui le jardin du voisin forme une forêt vierge
Les cris des enfants jouent entre les murs dociles
Ma mémoire ouvre ce soir une page fragile
C’est la page vaincue de ton rire d’antan, quand tu étais ici
C’est la page noircie que j’ai voulu oublier
J’ai oublié ton rire, oublié ton odeur
Mais pas une seule fois l’amour, qui nous prêtait ses armes
Juste avant que l’amour ne nous joue son propre drame
J’ai claqué la porte, une bonne centaine de fois
J’ai brisé mes menottes, un bon millier de fois
Pour faire la part des choses de l’amour qui s’en va
Je t’ai dit en pleurant que l’amour rendait libre et tu ne m’as pas cru
Tu n’as rien cru de moi alors que je perdais pied, si bien, si docilement toi engorgé à ta philosophie de vie
Si bien, si gentiment menottée moi à ton désir de me voir pour toi pour toujours
Rester là quand on meurt, à quoi ça sert
Les déflagrations s’étaient succédées dans mon cerveau comme autant de montagnes russes
Je passais du chaud au froid, puis du froid au chaud, puis du murmure à la plainte sans bruit, de la colère à la colère, des larmes aux larmes et tu ne m’as rien rendu de plausible à la fin
Puisqu’il n’y avait plus rien de plausible entre toi et moi
Plus une seule pensée valable
Plus un seul score à ce jeu
Plus une seconde à perdre
Alors que c’est toi qui parlais de survie
dans tes théories
J’ai appliqué tes théories une à une, j’ai réappris à respirer en apnée
Aujourd’hui tu n’es plus là pour me regarder parler
Et je meurs d’un autre silence
D’autres voix qui croyaient en moi
D’une autre philosophie de vie, la mienne
D’un putain de mental que je me suis forgée
A force
A force d’être à bout de forces
A force de voir la vie dégorger
Dans des pensées d’hier
Drôle de se forger un putain de mental
Dans une maladie
Mentale
Mental le passé
Mental les regrets
Mentale la force
Mentales les poignées
Mental le coeur
Mental l’amour
Mentaux les discours
Et les putains de textos envoyés à 4h du mat
Quand des années plus tard je n’ose plus en envoyer un seul
A 6h du mat je me refais un congé sans solde
Un pôle emploi mental pour travailler
Une allocation adulte handicapé réelle pour me distinguer
Une vie réelle à ne plus jamais
Rattraper
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