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C’est s’aimer sans les mots

S’aimer les yeux fermés

Rien ne paraît nouveau

Sous la souffrance partagée

Comme on se serre l’un contre l’autre

Comme on se sert l’un l’autre

On pourrait voir derrière le col

La ligne bleue de l’horizon

On va le gravir ensemble

Sans jamais crier j’arrête

Prendre le temps à reculons

Et repérer les comètes

On s’est reconnu, terres d’absences

Errantes sous les vents

On a joint nos âmes et nos pieds

Enchaînés à leurs tristes sorts

On s’est joint dans l’immensité

Des guerres peuplées de souvenirs

On a joint nos corps décharnés

De ces maux des temps irréels et scandaleux

Par cette envie là d’y survivre

Et tu m’as pris la main

Comme dans un songe où l’on croit

Que la solitude prend fin

A s’aimer de surcroît

C’est joindre deux solitudes

C’est creuser le puits qui n’a pas de fond

Remonter à la surface

Se délivrer un peu d’audace

Contempler les jours sans vie

Vides et vidés d’envies d’être ici

Faire comme si

Croire plus en l’autre qu’en soi-même

Murmurer quelques je t’aime

Eparpillés sur les larmes invisibles qui coulent sans bruit

Personne n’a jamais dit qu’il avait décidé d’être ici

Faire avec

Et faire sans

Surtout faire sans

Et sans le sens

Abrité d’essences de nous dans ce cloaque

Qui a commencé de nous a distribuer les claques

C’est la rencontre du survivre

Comme s’il restait un possible

S’aimer d’aventures

Un possible de ce monde

Qui fermait le futur

Tu m’as pris la main

Je ne m’y attendais pas

Et j’ai cherché dans tes paumes

Les histoires de toi

Se rejoignent foules d’espèces rares

Plantées aux bâtons des solitudes

Les amants aimantés d’histoires

A diluer dans les brumes

On parcourt ce chemin

On se quitte après le col

Qu’on avait gravi sans le voir

Quelque part en nous 

L’autre y cherchait l’espoir

Pourvu que tu l’ais trouvé

 

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