
Il y a toujours un moment
Ce doute là
Je ne sais pas si j’ai bien compris
Il y a
Lui qui me regarde comme si je comprenais
Mais je ne suis pas sûre d’avoir tout saisi
Le sous-texte
L’insinué sinueusement sous les nœuds sinueux
Ce qui sous tend le présent
Sous entend le maintenant
Une espèce d’histoire de désir
Une histoire de corps à avaler qui peut commencer maintenant
Le signal est donné
Sur la ligne de départ il y a lui, il y a moi
Mais je n’ai pas mis mes chaussures
J’ai oublié
Dans quel ordre on s’inverse
A jouer à la renverse
Dans quel ordre en hypnose
Se donne t-on notre dose
Son corps pèse de tout son corps
Un poids de règne fragile
J’ai un souvenir dans l’artère
Du sang des veines dans cette prière
Que tu faisais les yeux bandés
Pensant à quoi dans cette apnée
Un soir d’ivresses en bandoulières
S’est joué la liesse apprise à 2
Mais j’apprends quoi de toi en une heure ?
Avec les mots qui partent de mes jambes
Et tu sais quoi de moi sous la paroi des peaux
Je ne peux pas croire que ça restera un moment isolé, comme incroyable
C’est juste une histoire banale de corps qui s’entre-boitent
Je ne peux pas croire que tu t’en souviendras
Ni que tu emporteras de moi quelque chose
Qui te tiendrait chaud
Dans les hivers opaques où on cherche ce qui construit cette nuit
Rien de rien
Dans les méandres du temps qu’on essaye de réhabiliter au cœur de nos mémoires
Ça restera un instant bête
Quelque chose d’oubliable
Sans que personne ni rien ne s’oppose
A l’oubli
Dans quel ordre on s’inverse
A jouer à la renverse
Dans quel ordre en hypnose
Se donne t-on notre dose
C’est vexant un petit peu quand-même
Mais moi aussi j’ai tant oublié les corps au dessus desquels je chavirais
S’entortillent l’un à l’autre sans appel
C’est juste une bousculade du temps
Et tu m’agrippes dedans
J’ai rien demandé de ce jeu là
Je voulais juste être quelqu’un pour toi
J’ai pas dit il n’y a que les mains et les dos et les ventres comme des étoiles qui surgissent
Que les pieds qui se faufilent dans l’instant sous cette trempe
S’agrippent au réel de toi comme pour dire j’ai pas rêvé
Il y a bien quelqu’un qui m’a désirée
Etait-ce moi ou mon corps ou moi dans mon corps ?
J’ai pas dit
La chair les souffles les yeux qui se ferment
Et se rouvrent à guetter la chaleur qui s’inonde
De nous 2 grande ronde
Comme des orgasmes à assouvir
Se brûler par les deux bouts
On dit
La vie elle est derrière les corps qui s’empoignent
Je nage contre courant
Je plante des images devant mes yeux
Il y a toi le souffle court qui joue à aimer
Moi qui voudrais faire abdiquer les non-sens
Les 2 s’imbriquent et ça fait juste un froid dans le dos
Rembobine le temps
Sur ce visage salé
Esperanto de demi-mots
Pas même prononcés
J’ai tout compris mais je n’ai pas voulu me croire
Maintenant j’attends à quelle sauce me mangeront les lendemains
J’ai tout compris mais je n’ai pas voulu me croire
Dans quel ordre on s’inverse
A jouer à la renverse
Dans quel ordre en hypnose
Se donne t-on notre dose
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