
C’est là que Frida Kahlo rentre en scène
Dans une salle blanche d’art-thérapie
C’est une missive arrivée un jour
D’une amie qui pensait à moi
Le compte Instagram d’une nana
Qui ré-interprétait le portrait de Frida Kahlo
Avec une légende toute singulière
La palette des émotions de la folie
Je me sentais complètement folle
Mais au moins, je savais que je l’étais
Alors j’ai voulu ré-interprété moi-même
Le dessin
Le problème avec l’art-thérapeute
C’est que moi je voulais ré-interprété la toile
Et elle elle voulait que je re-tente à peu de choses près
Le modèle
Elle qui m’avait appris à m’éloigner des modèles…
C’est là que j’ai laissé tomber pour toujours ou presque
La peinture figurative.
L’art-thérapeute me parlait de Frida Kahlo
Et je découvrais un monde que je n’avais jamais ouvert
Plus tard une autre amie me prêta un livre : Ce que Frida m’a donné
Une artiste peintre en résidence je ne sais plus où
Qui devait choisir de ses toiles sur Frida à exposer
Qui racontait son histoire de famille
Liée à ses toiles sur l’histoire de Frida
Est-ce qu’un jour je pourrai raconter mon histoire de famille ?
La raconter du bon côté ?
Ma mère qui étendait le linge dans son jardin
Le potager que l’on a fait ensemble
Mon père qui refaisait les comptes en silence
Pour que nous 3 on ait à manger
Tout ce que j’ai supporté, enduré, partagé
Pour pouvoir vivre seule
Dans une espèce d’oasis
Rangée du bon côté
L’Alchimie de la vie
Quand elle se présente…
Il ne faut pas la
Louper
L’Alchimie de la vie
Transformer l’eau en vin
Boire la coupe salée
Transformer le plomb en or
Et se retrouver givrée
Transformer les pensées en des essais salutaires
Et se retrouver endormie
La nuit, le jour, à chaque carrefour
Voir des humains, des humains, des humains
Se demander ce qu’ils foutent là-dedans
Dans le jeu de la Vie
Alors Frida Kahlo a reprit le dessus sur moi
Et je suis retourné peindre
Pour l’Oublier.
Oublier la peinture figurative, oublier la peinture à l’huile
Celle que faisait ma mère
Et oublier la peinture aquarelle
Celle que fait la dame d’à côté
Et qui est du bon côté d’elle-même
Celle qui n’a pas toutes ses pensées
Qui chavirent, qui chavirent, qui chavirent
Oublier la pharmacienne
Qui parle dans mon coeur de sérotonine
De fous, D’HP, de peurs inconscientes
Que j’ai toute vécue à ma place
A ma place, comment vous auriez fait ?
Est-ce que vous n’auriez pas vu le Monde
Chavirer, chavire, chavirer
Est-ce que vous n’auriez pas fait exploser le Monde
Dans vos pensées, vos pensées, vos pensées
Est-ce que vous n’auriez pas fait exploser les coeurs
Dans vos pensées, vos pensées, vos pensées
Pour garder le vôtre à l’Ombre du Rien.
Alors chaque jeudi de mes peines
Je suis retourné peindre en me disant à chaque fois
Tu ne traverseras plus jamais la même crise d’angoisse
Parce que j’ai parlé
J’ai parlé
Dans la tête de mon psy
Qui ne savait plus
Chanter
Dans les têtes de mes amis
Qui savaient toujours
Vivre
Dans la tête de ma famille
Qui savait toujours
Peindre
Alors Frida Khalo m’a portée
Mais elle ne le saura jamais.
Ajouter un commentaire
Commentaires