
Comment tuer l’angoisse ?
Celle qui résonne pendant des heures
Des minutes, des secondes
Comment tuer l’angoisse
La remplace t-on par autre chose
Des souvenirs beaux
Un clavier de mots
Les éclats de rire de tout à l’heure
L’heure de l’angoisse est toujours la plus triste
Elle vient saluer le rêve artiste
L’heure de l’angoisse du soir
Celle du matin qui s’apprivoise mieux
Celle de l’après-midi qui vient à l’improviste
Celle des repas, et puis des avant repas et des après repas
Celle du café
Celle de la clope avec le café
Ou de n’importe quelle clope que je grille avec l’angoisse
Grillée la folie
Grillée l’angoisse
A trier, à réparer
Une vieille voiture qui toussote
c’est le cerveau des émotions
Accepter
C’est là
Ça va passer
Je connais quelqu’un d’extraordinaire qui un soir m’a pris dans ses bras et m’a dit « ça va passer »
Je connais des amis extraordinaires qui ont cherché pour moi le dictionnaire des mots
Juste après je ne suis pas redevenue ma propre ennemie
Je connais ma famille extraordinaire qui déboite pour moi l’ennui, l’angoisse et ma propre discorde intérieure
Je connais la Vie
Elle passe par tous les pores de ma peau
Souvent pour me rassurer je me dis « je suis en vie », et je me répète « je suis en vie »
A ce point là je suis amoureuse de la Vie
Au point de dissiper l’angoisse avec des pensées concrètes ou des poèmes ou des conversations plus fortes que mon délire d’alors
Il n’y a plus de délire
Bientôt il n’y aura plus d’angoisse
Il n’y a pas d’angoisse là, alors que je martèle le clavier
Les mots se posent
Les mots me posent
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