Toutes les voix

Toutes les voix dans ma tête

S’éteignent

Toutes, toutes, toutes toutes les voix

Ma tête

S’éteint

J’ai peur de ce nouveau virage, de mes pensées nouvelles, de ma pensée nouvelle

Comment c’est dans la tête des normaux ?

Comment c’est dans la tête de ceux et celles qui savent vivre ?

Ceux et celles qui savent vivre leur voix

Sans jamais entendre

Des voix

Dans ma tête, dans ma tête, dans ma tête

Je me répète

Je me répète de moi à moi

Et je me tutoie

Il est juste dans ma tête

Le problème

Les problèmes

Peut-être que chaque voix correspondait à un problème

Je les ai tous éliminés

Je reste seule avec ma seule pensée

S’assombrir, se meurtrir et se réparer

Réparer les vivants disait le film

Réparer les morts ne sera jamais possible

Peut-être qu’au début chaque voix était la voix d’un mort

Peut-être que j’ai eu tort de préférer les morts aux vivants

Les absents ont tout, sauf tort

Et de me répéter les voix des morts

Je les ai inventées pour vivre encore, plus fort qu’eux, malgré eux, plus que tout

 

Toutes toutes toutes les voix dans ma tête

S’éteignent

Pas trop tôt pour un fichu carême

Toutes les voix

Comme des traces de moi, d’un très vieux moi qui gisait très bas

Toutes les voix

Sont parties

J’ai tant et tant lutté pour retrouver un monde ami

Pour me retrouver au milieu de toutes les voix

J’avais juste tort pour moi

 

La cascade, le virage

Indépendance de signature

J’ai peur de mes nouvelles pensées

Mais je ne veux plus des anciennes

Une espèce de transition

Apprise entre 3 cartons à déballer, des verres remplis d’amitiés

Une docile calculatrice effacée

Une solitude retrouvée

Car je vous jure

Les voix empêchent la solitude

Elles sont là comme dans un cercle vicieux

Le cercle connecté au suicide, le cercle infernal de l’échec

L’échec est parti lui aussi

Je n’échoue pas, je remonte le courant

La pente va devenir douce