J'écris

J’écris une poésie cachée sur les joues pâles des jours sans dunes,

Au refrain incessant qui martèle la tête

J’écris une poésie sur tout ce que je ne sais plus dire

Sur tout ce que je ne sais plus faire

Sur la concentration inouïe qu’il me faut pour me plaire

Pour accepter

Pour accepter de chanter encore quand mon coeur se sera assez reposé

Pour accepter la vie qui passe si vite alors que tout s’est arrêté

Là sur cette chaise vide qu’une photographie a comprise

Là sur ce matelas trop dur

Sur cette pente trop raide

Sur le dédale infini qu’il faut parcourir pour se retrouver soi-même

J’écris pour que cela passe

Le désert de tendresse

La cordillère des chemins que l’on voulait si droits

Le coeur qui supplie

Le corps qui gémit, aride

J’écris pour que mon corps sauve sa peau

Dans tout ce qu’il a cru de mémoire ancrée en lui

Dans tout ce qu’il a su sans que la tête n’agisse

Dans tout ce qu’il m’a rendu comme le cri de son enfance

Je t’aime a t-il murmuré

Après tout ce que je lui avais fait endurer

J’écris pour que mon corps me rejoigne

Que ma tête n’ai plus peur de mon âme

J’écris d’un gouffre d’où je sors

La note est amère et le décor salé

Mais chaque jour ramène sa passe de volupté

Je bois ce café que j’avais oublié

Rien que son goût me sert de paradis à vie

Je fume trop, je pense trop, je pense autant que je fume et pourtant je suis en vie

Souvent je me répète pour ne plus oublier que c’est tout ce qui compte

Etre en vie

Le reste viendra de lui-même

Sans se pencher incessamment sur le passé

Comme si lui seul détenait les clés

J’écris pour mon propre combat contre le doute permanent

J’écris pour user les temps d’infortune et leur donner un autre manteau

J’écris clair mais je n’y joue plus ma peau

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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